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Paludisme (Malaria)
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Paludisme (Malaria)

Le paludisme est une infection parasitaire qui est transmise aux personnes par la piqûre d’un moustique femelle Anopheles. Les parasites monocellulaires appartiennent au genre Plasmodium. Quatre parasites du paludisme infectent généralement les humains : Plasmodium falciparum, P. vivax, P. ovale et P. malariaeP. Knowlesi, un type de paludisme qui infecte naturellement les macaques en Asie du Sud-Est, peut également infecter les humains et causer le paludisme transmis d’un animal à un humain.  Dans de rares cas, la transmission peut également se produire entre humains des manières suivantes : de la mère au fœtus, par transfusion sanguine et par l’échange d’aiguilles.

Signes, symptômes et gravité

Les symptômes typiques du paludisme ressemblent à ceux de la grippe : fièvre, diarrhée, maux de tête, sueurs ou frissons, nausées et vomissements, douleurs musculaires et maux d’estomac. Dans les cas de paludisme avec complications, les symptômes peuvent comprendre une grave anémie, une hémoglobinurie et le syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA), une réaction inflammatoire dans les poumons qui entrave l’échange d’oxygène. Le SDRA peut se produire après la diminution de la numération parasitaire en réaction au traitement et des anomalies dans la coagulation sanguine, une hypotension artérielle causée par un collapsus cardio-vasculaire, une lésion rénale aiguë, une hyperparasitémie, où plus de 5 % des globules rouges sont infectés par des parasites du paludisme ou une acidose métabolique (acidité excessive dans le sang et les liquides tissulaires), souvent en association de l’hypoglycémie, sont également signalées parmi les symptômes du paludisme grave. Le paludisme grave constitue une urgence médicale qui doit être traitée très énergiquement. 

Dans la plupart des cas, la période d’incubation est de sept à trente jours. Des périodes plus courtes sont toutefois observées plus souvent en présence de P. falciparum, et des périodes plus longues, en présence de P. malariae. Une rechute peut se produire en présence de P. vivax et Povale. Certains parasites peuvent rester à l’état dormant dans le foie pendant plusieurs mois et jusqu’à quatre ans après une piqûre de moustique infecté.  

Certains groupes de population sont beaucoup plus exposés que d’autres au risque de développer une maladie grave. Il s’agit notamment des enfants de moins de cinq ans, des femmes enceintes et des patients atteints du VIH/sida, ainsi que des migrants non immunisés, des populations mobiles et des voyageurs. Les enfants présentant un paludisme grave développent des symptômes suivants comme une grave anémie, une détresse respiratoire liée à une acidose métabolique, ou un neuropaludisme.

Réaction immunitaire

L’immunité vis-à-vis des Plasmodium est un autre facteur important, en particulier chez les adultes dans les zones de transmission modérée à intense. L’immunité se développe après des années d’exposition et nécessite pour être maintenue un contact permanent avec le parasite, c’est ce que l’on appelle la prémunité. Bien qu’elle ne confère jamais une protection totale, cette prémunité réduit le risque d'infection grave. C’est la raison pour laquelle la plupart des décès par paludisme en Afrique surviennent chez de jeunes enfants, tandis que, dans les zones de faible transmission et où la population est peu immunisée, tous les groupes d’âge sont concernés. Cette prémunité se perd en l’absence de contact avec le parasite et les personnes ayant quitté une zone d’endémie palustre pour une zone indemne perdent leur prémunité et redeviennent naïf vis-à-vis du parasite. C’est dans cette population qui pense être protégée que l’on retrouve actuellement une forte incidence des accès palustres lorsque ces personnes sont de nouveau exposées.

Résistance à l'infestation

Beaucoup d'Africains de l'Ouest ont une résistance complète à P. vivax, car ils ne possèdent pas l'antigène du groupe Duffy impliqué dans la pénétration des globules rouges par P. vivax; de nombreux Afro-Américains présentent également une telle résistance. Le développement du Plasmodium dans les globules rouges est également retardé chez le patient qui a une hémoglobinose S ou C, une thalassémie, un déficit en G6PD ou une elliptocytose.

Des antécédents de paludisme procurent une immunité partielle. Lorsque les résidents des zones hyperendémiques les quittent, leur immunité acquise diminue au fil du temps (des mois ou des années) et ils peuvent développer un paludisme symptomatique s'ils se réinfestent en rentrant chez eux.

Comment diagnostiquer l’infection ? 

La prise de sang est nécessaire pour confirmer le diagnostic en laboratoire.  Le paludisme soit confirmé par un diagnostic basé sur la recherche des plasmodies (par microscopie ou test diagnostique rapide). 

Le diagnostic et le traitement précoces du paludisme réduisent la morbidité et préviennent la mortalité palustre (qui concerne le paludisme) et ils contribuent aussi à réduire la transmission.

Quels traitements anti paludisme : prévention, médicaments, vaccin ?

Le meilleur moyen de se protéger est encore la prévention contre le paludisme. Parmi les traitements préventifs, si la personne voyage dans des pays à fort risque, il existe des médicaments contre le paludisme. Ces médicaments sont uniquement disponibles sur ordonnance, en raison des potentielles interactions avec d’autres médicaments ou intolérances. Le choix du traitement dépend du pays visité, de la durée du séjour et de la personne (âge, poids, existence de comorbidités, grossesse, allergies médicamenteuses…). Or, les études récentes ont montré que le Plasmodium falciparum est de plus en plus pharmacorésistant. Les trois autres types de Plasmodium continuent à être assez réceptifs aux traitements antipaludiques comme la chloroquine ou la combinaison thérapeutique à base d’artémisinine. Il est important de noter que le traitement médicamenteux antipaludique ne garantissant pas une efficacité à 100 %, il ne dispense pas du recours à des mesures de protection, tels l’usage d’une moustiquaire imprégnée d’insecticide, et la pulvérisation d’un antimoustique sur les vêtements et dans l’habitation. Enfin, un vaccin appelé "RTS,S" a été testé depuis 2018 en Afrique pour lutter contre le paludisme. Depuis octobre 2021, l’Organisation mondiale de la santé préconise la vaccination "RTS,S", ce vaccin contre le paludisme ayant prouvé son efficacité dans la lutte contre les formes graves, voire mortelles de la maladie. En cas de crise de paludisme, avec ou sans la prise d’un traitement préventif au préalable, il faut une prise en charge médicale en urgence pour éviter les complications graves. Les traitements médicamenteux curatifs utilisés sont les mêmes que les traitements préventifs, et dépendent du type de parasite Plasmodium auquel on est confronté.

 

 


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