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Le cancer de la thyroïde en Algérie

Le cancer de la thyroïde en Algérie

Au cours des 4èmes journées d’endocrinologie de l’HCA qui viennent de se dérouler les 2 et 3 décembre 2008 à l’école de santé militaire, sur les différentes communications ayant trait au cancer de la thyroïde, il ressort, d’après le Pr. Hammoudaresponsable du Registre du Cancer d’Alger, que ce cancer occupe la 5ème place par ordre de fréquence chez la femme avec une incidence standardisée selon la population mondiale de 7.7/100 000 (2.9/100 000 chez l’homme).  De janvier 1998 à décembre 2006, c’est 1240 cas qui ont été enregistrés. Même si des cas sont diagnostiqués dans l’enfance et l’adolescence, l’âge modale se situe aux alentours de la soixantaine .La preuve histologique est retrouvée dans 80 % des cas et les types histologiques les plus fréquents sont le carcinome papillaire suivi du carcinome trabéculaire et du carcinome vésiculaire.  

Le travail présenté par le Dr. Hadj-Arab du service d’endocrinologie du CPMC             (Centre Pierre et Marie Curie), à propos d’une série de 530 patients suivis pendant plusieurs dizaines d’années, retrouve cette prédominance de la forme papillaire 60 % des cas contre 40 % de forme vésiculaire, mais l’âge moyen au diagnostic (40 ans) est nettement moins élevé que celui retrouvé par le registre du cancer. Pour ces cancers différenciés de la thyroïde (CDT) révélés le plus souvent par un goitre (85%), le traitement a consisté en une chirurgie thyroïdienne large (91%) avec curage ganglionnaire et irathérapie ablative (89 %). Le taux de survie à 5, 15 et 30 ans, selon qu’il s’agit d’un carcinome papillaire ou vésiculaire, est respectivement de 95 %, 94% et 79 % versus 82 %, 67 % et 63 %.

A noter qu’au niveau du CPMC, la prise en charge des patients  est multidisciplinaire et chaque dossier passe par le comité  thyroïdequi comprend l’endocrinologue, le médecin nucléaire, le chirurgien et l’anatomopathologiste.

Sur le plan clinique l’association hyperthyroïdie et cancer de la thyroïde est retrouvée dans 3,75 % des cas sur une série de 240 patients porteurs d’un carcinome thyroïdien au cours de la période 2003-2007, selon  le Dr. Bekkouche de l’hôpital Bologhine.

Les CDT chez l’enfant et l’adolescent représentent au CPMC 15 % des cas (37 cas recensés entre 1988 et 2008), avec un âge moyen de 16 ans et une prédominance féminine plus nette. Si le traitement ne diffère pas de celui proposé chez l’adulte, le pronostic est plus réservé que chez l’adulte avec une évolution beaucoup plus marquée pour les métastases à distance selon le Dr. Meziani.  

Concernant le microcarcinome (tumeur < 1 cm), le Dr. Hasbellaoui  endocrinologue au CPMC  note une augmentation, entre janvier 1995 et juin 2008 où 135 cas ont été diagnostiqués avec la même prédominance papillaire (85%). Même s’il n’existe pas de consensus en matière de prise en charge thérapeutique, la quasi-totalité des patients de cette série ont subi une thyroïdectomie totale mais l’irathérapie ablative n’a été  réalisée (47 % des cas) qu’en cas de multifocalité, de carcinome vésiculaire, de signes d’agressivité locale (effraction capsulaire, emboles vasculaires etc.), ou de localisations secondaires. Les auteurs la préconisent également dans le contexte particulier socio-économique marqué par la non disponibilité, en pratique courante, de la TSH recombinante.

Toujours en matière de microcarcinome, les services d’endocrinologie des hôpitaux de Bologhine et de l’HCA qui ont recensés 83 cas, le traitement est le même que celui du CDT, à savoir thyroïdectomie totale, traitement freinateur thyréotrope systématique et totalisation isotopique dans plus de 90 % des cas.

Sur le plan du traitement chirurgical du cancer différencié de la thyroïde, les différentes équipes chirurgicales algéroises préconisent  d’emblée un curage complet mais conservateur et non mutilant.

Les métastases osseuses et pulmonaires  des carcinomes thyroïdiens ont fait l’objet d’une communication présentée par le Pr. Ouahid de l’hôpital Bologhine. Sur 100 patients présentant un cancer métastatique, 50 présentaient des métastases osseuses.  L’¨âge moyen de cette population toujours à prédominance féminine est de 68 ans. Le carcinome vésiculaire ou trabéculo-vésiculaire était plus fréquent que le papillaire ; l’atteinte osseuse était souvent multiple (56%) avec une prédominance vertébrale (68%).  Chez ces patients qui avaient tous subi une thyroïdectomie totale, le traitement a fait appel à l’irathérapie (400mcI) et seuls 20 % ont pu bénéficier d’un geste chirurgical. Seul 5 patients sur 50 sont considérés comme guéris.

Pour les métastases pulmonaires (50 cas), c’est le balayage post-thérapeutique qui a permis le diagnostic dans 70 % des cas.  Le traitement a fait appel à l’irathérapie (250mcI) qui a permis d’obtenir une réponse complète dans 38 % des cas.


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