L’algodystrophie
L’algodystrophie, appelée aussi Syndrome Douloureux Régional Complexe (SDRC), est caractérisée par une douleur continue d’une région du corps, à l’extrémité d’un membre le plus souvent. Celle-ci peut être spontanée et/ou provoquée. Elle apparaît en général disproportionnée en durée et/ou en intensité par rapport à l’évolution habituelle du traumatisme responsable, par exemple. La douleur ne correspond pas à un territoire neurologique circonscrit ; c’est pourquoi elle intrigue beaucoup les médecins.
Elle s’associe à d’autres manifestations telles des sueurs, des changements de coloration de la peau, de sa texture, des modifications motrices, de la sensibilité nerveuse de la région douloureuse, avec une limitation des mouvements entraînant une raideur, des modifications de la température cutanée avec une chaleur ou un refroidissement de la zone anatomique. Des troubles vasomoteurs (alternance de chaleur puis de froid) sont fréquents. Parfois, on observe plusieurs localisations (ex-syndrome épaule-main).
La phase chaude
En phase chaude, on observera volontiers des signes inflammatoires locaux :
- fortes douleurs qui s’apparentent à des décharges électriques dans les membres (bras, jambes, épaule) et leurs extrémités (mains, pieds) ;
- des rougeurs cutanées (érythème) sur les membres touchés ;
- un gonflement (œdème) des membres touchés ;
- une chaleur et une sudation excessive notamment sur les paumes des mains et la plante des pieds ;
- une sensibilité excessive au moindre stimulus (nous parlons d’hyperesthésie) ;
- une dépilation locale ;
- une perte fonctionnelle temporaire du membre. La mobilité du patient est affectée si les membres inférieurs sont touchés ;
- affinement, assèchement ou encore flétrissement de la peau.
La phase froide
Si certains des symptômes de la phase chaude peuvent perdurer en phase froide, de nouveaux signes cliniques font leur apparition :
- raideur articulaire marquée : elle peut aggraver la perte fonctionnelle ;
- perte de masse musculaire (atrophie) et faiblesse musculaire.
La phase de convalescence
Elle est marquée par un retour progressif à la normale. Une fois que le patient connaît une rémission, il n’y a généralement pas de séquelles associées à la maladie. Toutefois, certains symptômes peuvent persister : dépilation, membres froids, douleurs chroniques, fragilité des ongles, raideurs.
Les signes de l'algodystrophie
L'évolution se fait en trois phases :
- Phase d'installation ;
- Période d'état ;
- Séquelles dystrophiques.
Les localisations sont par ordre de fréquence décroissante :
- le poignet et la main ;
- l'épaule ;
- le pied et la cheville ;
- le genou ;
- le coude ;
- la hanche.
Causes et facteurs de risque
Elles sont nombreuses :
- Les traumatismes, même d'intensité modérée représentent la moitié des cas (fractures, luxations, contusions...) ;
- Les actes chirurgicaux, même simples (comme le canal carpien) ;
- Les causes neurologiques : souffrance d'un tronc nerveux, zona, hémiplégie, paraplégies, maladie de Parkinson, tumeurs cérébrales...
- Les troubles vasculaires, malformations, infections... ;
- Dans 20 % des cas, l'affection est idiopathique, elle n'a pas de cause connue.
Causes particulières
Certaines causes particulières sont connues :
- La grossesse ;
- L'infarctus du myocarde et l'angine de poitrine ;
- Certaines thyroïdites et hyperthyroïdies ;
- Les maladies des poumons et de la plèvre ;
- La périartérite noueuse ;
- Les thrombophlébites du membre supérieur ;
Quelles sont les personnes à risques?
Le Syndrome Douloureux Régional Complexe peut survenir à tout âge, y compris chez les enfants même si cela est exceptionnel. Les femmes sont plus touchées que les hommes (3 femmes pour 1 homme). Il existe des facteurs favorisant le Syndrome Douloureux Régional Complexe primitif : le diabète, l'alcoolisme, la goutte, certains contextes génétiques.